Les parents peuvent-ils reconnaître une phobie scolaire ?
Il y a phobie scolaire lorsqu’on ne comprend pas pourquoi l’enfant ne va plus à l’école. D’un seul coup, là, il est terrorisé par un groupe d’élèves, par un enseignement, il ne peut physiquement pas rentrer au lycée ou au collège. Il ne s’agit pas de ne pas vouloir travailler, il s’agit d’une vraie peur de l’école. Les parents en font souvent le diagnostic et amènent leur enfant en consultation. Et moi je pose toujours la question: y a-t-il eu un mort dans la famille? Et souvent on me répond: “Oui, c’est à partir de là qu’a commencé sa crainte de se déplacer”… On retrouve vite un sens à cette peur: l’idée de mort réapparaît. Si on va à l’extérieur, la mort est présente. C’est la peur de l’accident, la peur que ses parents disparaissent quand on est à l’école, etc.
La seconde cause est-elle l’échec scolaire ?
Oui, la seconde cause de refus scolaire est le décrochage. Les décrocheurs se caractérisent par un échec scolaire répété: ils ont échoué en primaire et au collège ça ne s’arrange pas. Une véritable alternance des apprentissages, une découverte des métiers, leur donnerait une chance de plus.
La scolarité obligatoire jusqu’à 16ans peut être un long chemin de croix pour certains jeunes, et parfois un artisan réussit mieux à former un jeune… L’enseignement agricole en est une bonne illustration: là, pas d’absentéisme, alors que ce sont des gosses qui parfois ne réussissaient pas à l’école. Il faudrait que le narcissisme, l’image de soi, ne soient pas abîmés chez les enfants, qui sentent bien lorsqu’ils ne réussissent pas bien, lorsqu’ils ne remplissent pas bien un mandat.
Comment réagir face à un ado qui ne veut plus aller au collège ou au lycée ?
Quand un adolescent ne veut plus aller au collège, il faut distinguer deux types de problématiques. La première est pathologique: la phobie scolaire. L’enfant a peur de l’école, cette peur est souvent liée à une crainte de l’idée de la mort, de la séparation. Ce problème doit être traité, dans un service spécialisé, en hôpital de jour, avec une inscription au Centre national d’enseignement à distance, parce qu’on n’immerge pas un enfant dans sa peur…